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"Oser" sortir ?

mercredi 24 août 2005, par Flaz

Mais comment diable font celles qui réussissent à sortir ? Voilà une question qui m’a taraudée durant des années. Je ne vais pas essayer d’en faire le tour mais simplement tenter de raconter comment j’ai franchi le pas.

Comme toutes les T-Girls, sortir n’a longtemps été pour moi qu’un rêve inaccessible. Je vouais une réelle admiration à celles qui sortaient ou prétendaient le faire. En fait, la grande majorité des T-Girls ne sortent pas. Certaines tentent de donner le change, en restant évasive sur le sujet et ne trompent qu’elles-mêmes. Une infime minorité sort régulièrement, la nuit, dans des boîtes, clubs ou restaurants plus ou moins spécialisés ou accueillants (T-Girls friendly). Une poignée "d’aventurières" sort de jour comme de nuit, en tous lieux.

Dans cette rapide description des manières de sortir, j’ai volontairement négligé celles qui sortent sur leur palier ou qui sortent dans la rue, seules, en pleine nuit, ne rencontrent personne et ne parlent à personne. Pourquoi ? Parce que sortir n’a pas de sens si l’on ne rompt pas l’en-fermement. Or, sortir dans ces conditions c’est s’emmurer dans une camisole mentale que l’on a fabriquée. Je ne dis pas ça pour dénigrer qui que ce soit, je parle de mon expérience. Je suis "sortie" ainsi pendant des années et j’ai constaté que je n’étais guère plus avancée au dernier qu’au premier jour. Quand j’y réfléchis aujourd’hui, je suis obligée d’admettre que remplacer les murs de brique par un blindage mental n’était que passer d’une prison à une autre. Le résultat était donc prévisible. Mais pour faire jouer ma raison, il aurait fallu qu’elle ne soient pas anéantie par la peur, le doute, l’ignorance et la honte.

trop simple, trop facile

Avant de sortir, j’étais donc admirative de celles qui sortaient vraiment, en société, dans des lieux, quels qu’ils soient, de jour ou de nuit. Je ne faisais guère de distinction et toutes me semblaient également courageuses. Car je croyais encore que sortir était une question de courage. Réussir à sortir ne sanctionnait-il pas une victoire sur sa peur ? Une telle victoire ne pouvait être acquise qu’au prix d’un âpre combat intérieur entre le courage et la lâcheté où cette dernière finirait par rendre les armes. M’imaginer, psychologiquement, aussi inconsistante qu’une héroïne de roman-photo ne me posais manifestement pas de problème ;-) Les nombreux échanges (anonymes ou non, à distance ou non) que j’ai eu avec d’autres T-Girls m’ont convaincue que cette représentation simpliste et enfantine de soi-même est celle qui prévaut chez la grande majorité d’entre nous.

sortir : une question de maturité

Certes, réussir à sortir est un succès. Mais la rareté de ces succès et la difficulté à les remporter ne doit rien au courage, ou si peu. En exigeant de moi courage et persévérance, je ne faisais que tourner en rond : un sentiment que les T-Girls connaissent bien. Plus je persévérais dans cette voie, plus mes tentatives ressemblaient à un rituel d’échecs. On l’oubli trop souvent, le moyen le plus sûr d’échouer est de livrer les mauvais combats. On s’use, on se décourage. On peut même y perdre l’estime de soi. Si je suis parvenue à sortir de cette spirale c’est au prix d’un déplacement, d’un changement de perspective. Pour être franche, je n’ai pas vraiment "réussi" à sortir. Je m’y suis plutôt résolue, presque résignée. Je n’ai pas vaincu la peur, je l’ai désamorcée.

Ce changement a été l’aboutissement d’un cheminement, d’un parcours. Je suis passée de l’envie presque animale de sortir à la conviction que sortir m’était devenu nécessaire car il était vital, pour moi, de rompre l’en-fermenent. Sortir restait certes un objectif, une borne capitale d’un parcours dont j’ignorais la suite, mais changeait de nature, passant d’une fin à un moyen. La fin, elle, devenait toute autre : ne pas me résigner à vivre amputée d’une grande partie de moi-même. Autrement dit, ne pas passer à côté de ma vie, au sens le plus profond que l’on peut donner à cette expression. On pourrait dire, ne pas "être passé à côté de soi".

accepter sa différence ne suffit pas

À première vue, une telle attitude ressemblerait à la simple acceptation de ce que l’on est. Sauf à donner une définition très ambitieuse de que l’on entend pas "acceptation", cette impression est trompeuse. La plupart des T-Girls qui s’affichent sur internet ne sortiront jamais mais elles ont compris que le "désordre" qu’elles ressentent en elles est si profondément enraciné qu’il ne disparaîtra pas. Elles ont fini par accepté cette part d’elles-mêmes, par "faire avec". Comme le dit ironiquement l’adage : "un travesti qui n’a pas jeté sa garde-robe au moins deux fois est soit un menteur, soit un fantasmeur".

Cette acceptation n’est pas donnée. Elle réclame souvent du temps et un énorme effort. Il reste cependant une différence majeure entre accepter une part de soi, étrangère à l’image que l’on nous a inculquée et contraire au rôle auquel on s’est plié, et se résoudre au fait que l’on est bel et bien telLE que l’on se ressent, pleinement. Dans le premier cas, on pense en termes de cantonnement, de dérivation. Dans le second on pense en termes de réalisation de soi, de découverte et d’expression de ses possibilités. Dans le premier cas, "sortir" est en contradiction flagrante avec la stratégie de cantonnement de soi que l’on a retenue. Voilà pourquoi on ne sortira pas, quelle qu’en soit l’envie. Dans le second cas, sortir prend un caractère de nécessité. Voilà pourquoi on l’envisagera avec assez de lucidité pour rendre possible cette nécessité.

soutenir le regard de l’autre c’est se respecter

Ce changement d’attitude par rapport à soi va de pair avec un changement du regard que l’on porte sur soi : ces deux évolutions s’alimentent mutuellement. À partir du moment ou l’on se résout à s’approprier toute sa personnalité on ne peut faire l’économie d’un respect de la totalité de soi, voire d’une certaine fierté d’être ce que l’on est, telLE que l’on est. C’est là que s’opère l’alchimie qui rend possible la socialisation, la rencontre de l’autre (pas d’un autre-identique). En effet, si l’on se satisfait d’un état de simple acceptation de soi, sortir est impossible car on ne se sent pas capable de soutenir le regard de l’autre. Le pire est qu’on a raison.

Mais on oublie que ce que l’on ne supportera dans le regard de l’autre n’est que la projection que l’on fait sur lui du regard que l’on porte sur nous-mêmes. Autrement dit, c’est parce qu’on ne se respecte pas réellement que l’on n’arrive pas à envisager que l’autre puisse nous respecter. Et l’on a tort ! Car on prête à l’autre des limites qui ne sont, après tout, que les nôtres. On adopte ainsi une posture sécurisante mais sans perspective où l’autre est le bouc-émissaire qui nous dispense de nous remettre en cause. Ce mensonge que l’on se fait à soi devient, in fine, la ligne de défense qui sous-tend tout l’édifice. Voilà pourquoi on ne peut pas y toucher. Voilà pourquoi un esprit a peu près bien fait restera hermétique aux arguments évidents : il est moins dangereux de sortir de jour que de nuit, d’aller en centre-ville que d’arpenter dans des rues désertes, de marcher la tête droite que de regarder le bitume, de marcher au centre du trottoir que de raser la mûr, de parler que de se taire, de faire face que de se désigner comme un proie... On trouvera toujours des arguties pour ne pas ouvrir de brêche dans notre système de défense, de mauvais arguments pour nous convaincre que "c’est la faute aux autres", des prétextes pathétiques pour ne pas sortir.

C’est dans le respect de soi que l’on découvrira la possibilité du respect de l’autre pour soi. C’est aussi là que l’on trouvera la force d’exiger de l’autre le respect qu’il nous doit, bon gré mal gré. Bref, le respect de soi est la clé qui ouvrira la porte de la cellule dans laquelle on nous a enferméEs. Bien sûr, ce respect n’est pas acquis, il faut le conquérir. Il n’arrive pas en bloc, comme un paquet cadeau qui récompenserait les T-Girls les plus méritantes.

Chaque étape doit être consolidée, chaque avancée doit être éprouvée, expérimentée afin que l’on éprouve la jouissance simple de se découvrir être soi-même. Sortir de manière socialisée m’est donc apparu comme l’unique moyen de mener à bien cette expérimentation et cette découverte-construction de soi.

sortir en ville, en plein jour

De ce point de vue, la sortie diurne en ville et la sortie nocturne en lieu spécialisé semblent se valoir. Il n’en est rien. Je ne dis pas qu’il faut proscrire la fréquentation de tout lieu qui s’afficherait publiquement accueillant pour les T-Girls. Mais il serait naïf de penser que la fréquentation des seuls lieux "spécialisés" participe d’une réelle confrontation de soi au regard de l’autre (et donc à son propre regard). Lorsque l’autre se résume à d’autres T-Girls et/ou à des amateurs de T-Girls, il se limite, en fait, à des personnes partageant une acceptation honteuse d’elles-mêmes, qui de leur personnalité de T-Girls, qui de leur attirance pour les T-Girls.

Faut-il encore charger la barque ? Ajoutons que ces lieux font avant tout commerce de sociabilité. On y achète l’illusion d’entretenir des relations sociales (avec la patronne, le serveur, les habitués) bien plus que des boissons alcoolisées ou une place de spectateur. Et c’est bien parce la transaction porte sur cette denrée si chère aux humains qu’ils acceptent de payer les biens et services tenant lieu d’artifices de la transaction à des prix totalement décorrélés de leur valeur marchande. Dans bien des cas, ce monde de la nuit ghettoisé n’est autre qu’un monde de l’ennui partagé que le commerce scénographie en un simulacre de joyeuseté, où le ressort principal de transgresssion est l’indifférenciation des objets et des corps, fondus dans l’universel marchand, à la fois monnaies et tirelires.

sortir : plus qu’un plaisir, un bonheur

À force d’argumentation, on finirait presque par oublier qu’une sortie en ville, en pleine journée, est un grand moment de bonheur. À l’inverse d’autres situations, la première sortie ne déroge pas là règle. C’est bon dès la première fois ;-) De l’avis général de celles qui l’on fait, c’est même beaucoup mieux que bon ! Pour autant la première sortie n’est pas sans soulever quelques questions. Changer de perspective, acquérir une meilleure image de soi n’éliminent pas d’un coup de baguette magique toutes les difficultés. Mais les difficultés que l’on rencontre se trouvent enfin placées dans un cadre rendu accessible à la raison élémentaire, ouvrant ainsi une panoplie amplement suffisante de solutions.

Il faut reconnaître qu’une première sortie oblige à résoudre une montagne de problèmes matériels. On s’apercevra rapidement que les problèmes matériels trouvent des solutions simples quand elles ne sont pas triviales. Par exemple, l’épilation intégrale... Pour une première sortie, on peut tout à fait se contenter d’un rasage intégral. Un rasoir s’achète n’importe où, il s’utilise simplement. Problème réglé ! Il serait facile de faire la démonstration que tous les problèmes trouvent leur solution. Il faut pourtant constater que très rares sont les T-Girls qui ont fait leurs premiers pas seules.

ces copines à qui l’on doit tant

La majorité de celles qui sortent a généralement bénéficié de l’aide d’une consoeur, plus expérimentée. Qu’il s’agisse de trier dans la liste des faux bons conseils dont regorge internet ou de rappeler quelques évidences quand tout semble s’embrouiller, le secours d’une T-Girl aguerrie est des plus précieux. Mais attention, elle ne peut que tenir la main d’une débutante, pas faire à sa place son parcours de maturation et de respect de soi.

J’ai bénéficié d’un tel coup de pouce et j’en suis reconnaissante à celle qui m’a aidée à entrer dans une nouvelle vie. Pas une vie qui efface l’ancienne, mais une vie qui commence par s’y superposer puis qui, doucement, transforme chaque compartiment de ma vie, à chacun de ses instants, que je les vive ou non au féminin.

Depuis que j’ai gagné en assurance, je propose aux T-Girls souhaitant faire l’expérience d’une sortie en ville de les accompagner et de les conseiller pour leurs premiers pas au grand jour. Parmi celles qui font la démarche de me contacter, seule une minorité va jusqu’au bout. La majorité abandonne plutôt rapidement, avançant des prétextes plus ou moins élaborés. Cela m’a donné l’idée de faire ce Quiz à vocation humoristique, dont la matière première s’inspire de dialogues réels ;-)

Le quiz

Si vous vous retrouvez un tant soit peu dans les mauvaises réponses, vous mesurerez le chemin qui vous reste à parcourir, si vous comptez sortir un jour ;-)

Il est plus dangereux de sortir :
 de jour, en centre ville
 de nuit, dans les rues désertes

S’épiler ou se raser est :
 simple, il suffit d’acheter un rasoir et d’enlever les poils (c’est juste un peu long)
 très compliqué, demande un bac + 12 et trois CAP, se planifie six mois à l’avance,
 impossible car tout le monde s’en rendra compte, au premier regard

Se procurer des prothèses mammaires est :
 impossible car je n’habite pas une grande ville
 simple car il existe internet et sinon la voiture et le train pour se rendre dans les grandes villes
 conplike kan on ce pa ce ke ce !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S’acheter une tenue de sortie est :
 trop compliqué car bien qu’étant très féminine je n’ai aucun goût, ai 50 ans mais veux m’habiller en Lollita, n’ai que des strings, des bas et des PJ
 pas évident mais avec un peu de bon sens, quelques conseils, un catalogue de VPC et un peu de culot, ça devrait le faire

Le maquillage est :
 une affaire d’expert... je m’y prépare, je me suis inscrite à un cours par correspance et pense être au point d’ici trois au quatre ans
 un obstacle infranchissable... j’ai déjà essayé avec les produits de ma femme mais le résultat est catastrophique et il faut que je le fasse en cachette, avec une lampe torche, dans les toilettes du supermarché
 un art, mais tous les peintres n’ont pas laissé un souvenir impérissable... je pense qu’avec de la pratique, un bon éclairage et quelques conseils sur les produits adaptés aux T-Girls, c’est à ma portée

Je voudrais bien que tu m’aides :
 mais je n’habite pas Paris, suis incapable de me rendre à Paris, n’ai pas de voiture, pas de train, pas d’argent et d’ailleurs, c’est tout juste si je sais où se trouve Paris
 mais il faudrait aussi qu’on se voit, qu’on fasse connaissance, qu’on vérifie si on a les mêmes centre d’intérêts, si on partage le même regard sur le monde... on pourrait commencer par s’échanger des pics et puis on pourrait se retrouver chez toi pour faire des essayages et papoter entre copines, se gouiner un petit peu, et si tout va bien, en plus de m’aider à sortir, pourquoi pas se marier...
 j’habite Limoges mais je dois venir à Paris à la mi-octobre. J’aimerais faire mes premiers à ce moment... à quoi faut-il penser ? Voici des photos de mes tenues les plus présentables... le maquillage crains un peu, si tu as des conseils... Si tu as des adresses d’hôtel pas trop cher et sûr pour les TV, je suis preneuse

Je voudrais vraiment sortir :
 mais je suis marié et ne peux pas me raser sans que ma femme le sache... je n’ai presque aucun vêtement car je dois les cacher et ma femme fouille partout... j’ai un créneau le 15 décembre 2005 entre 21h30 et 23h30 (je sais, c’est la nuit) car ma femme aura une partie de bridge ce jour là...
 mais c’est trop cher... une fois que j’ai payé mes cigarillos, mon forfait mobile illimité 500 SMS, mon super forfait internet tout compris, mes petits restaux à 45 euros, mes sorties au billard avec les copains, sans parler des substances prohibées hors de prix, il ne me reste pas de quoi acheter une jupe droite, en soldes à 7 euros...
 et je suis vraiment contente d’apprendre qu’il existe des TV qui se proposent d’aider les "débutantes" (comme tu dis)... je me sens déterminée et j’espère ne pas flancher... je suis stressée à l’idée de cette sortie mais aussi très excitée... j’ai préparé une tenue estivale, j’espère qu’il ne pleuvra pas (j’ai prévu un parapluie)

Tu me dis que ma perruque longue ne me va pas du tout :
 mais c’est très féminin d’avoir les cheveux long et j’ai toujours rêvé de sentir mes cheveux caresser ma croupe quand je m’offre sans défense pour être dominée par un mâle bien membré, fou de mon corps...
 mais une copine, sur internet, qui n’est jamais sortie plus loin que son palier, qui a la même perruque, me dit que ça me va très bien et qu’elle a beaucoup de succès...
 je comprends que sortir en ville et se regarder dans son miroir sont deux choses différentes mais je n’en ai pas d’autre... tu disais que tu pourrais m’en apporter d’autres et qu’on ferait des essais avant de sortir, on verra si c’est mieux ou pire... en attendant d’aller en acheter une ensemble, après l’avoir essayée ;-)


Lorsqu’on évoque la possibilité de sortir, une question revient de manière récurrente : serais-je crédible ? Si le sujet vous taraude, reportez-vous à l’article que j’ai écrit sur le "passing".

Vous êtes vraiment décidée à sortir mais vous ne savez pas à qui vous adresser pour vous aider à franchir le pas. Dans les limites de mon emploi du temps, je propose mon aide aux débutantes. Mais il existe d’autres personnes, plus disponibles ou plus proches de votre sensibilité. Je vous recommande particulièrement Viviane, l’accompagnatrice la plus expérimentée et la plus énergique que je connaisse. Attention, avec elle comme avec moi, vous n’aurez droit qu’à une tentative. Tout abandon en cours de route sera définitif.

Messages

  • Le site reprend du souffle, et quel souffle ! A part quelques détails de forme mineurs, l’article est excellent, il y a tout : la présentation du (faux) problème ; les fausses (absences de) solutions ; le réalisme pragmatique, qui manque tant aux transgenres toutes catégories confondues ; une virulente autocritique qui autorise la critique plus amène de comportements non adultes.

    SORTIR n’est pas difficile, c’est soit évident quand on est adulte et réaliste, soit impossible quand on est resté scotché dans l’adolescence et l’immaturité des peurs irrationnelles, quand le fantasme l’emporte sur la raison et la lâcheté sur l’identité.

    SORTIR n’est pas difficile mais demande souvent un petit coup de pouce au départ, c’est comme pour un fruit sur son arbre : quand on ne peut pas le cueillir parce qu’il est trop haut on peut le gauler, tous les singes savent le faire.

    Tous les travs de salon ayant envie d’évoluer et de sortir de leur misère n’ont cependant pas l’idée de contacter Florence ou moi à Paris ou Cathy à Lille, et parmi les "téméraires" qui osent nouer un contact bien peu iront au bout : rien que d’envoyer un message par le net, ils ont déjà joui, quelle pitié ! Mais quel pied pour ceux qui se lancent, quel épanouissement !

    C’est bien, Florence, continue sur le chemin que tu t’es tracé et qui te permet de pleinement t’épanouir, je suis contente de t’avoir donné le coup de pouce il y a deux ans. Viviane*

    • oui sortir et être soi c’est l’idéal

      Comme beaucoup j’ai longtemps hésité , j’ai eu peur du regard des autres, des éventuelles agressions

      Cela a duré des années et je regrette bien de ne pas avoir su trouver la sérénité plus tôt

      Florence a en partie raison.Cest notre regard sur nous m^mes qui nous paralyse

      Et pour cela j’étais une championne , j’avais tous les défauts et on allait me jeter des pierres

      Mais à bout de souffle , à bout de force psychologique, un jour je suis allée faire mes courses seule, en tailleur et imper avec des talons pas trop hauts car je fais 1m77 et en arrivant dans la rue (14 heures donc plein jour) j’avance , je croise des personnes et .....RIEN le ciel ne tombe pas ,personne ne me regarde , pas d’insultes , pas de coups
      Je ne suis pas miss France pourtant et durant cette sortie (avec shopping et même courses alimentaires dans le supermarché) je ne suis pas agressée de quelque manière que ce soit

      Bien sûr il y a eu quelques regards surpris , quelques regards méchants , un groupe de jeune me lançant "eh miss monde tu veux voir de vrais mecs"( je poursuivis sans rien dire mais sans m’enfuir)

      Il ne se passa rien de plus et je constatais que je me sentais bien et sereine

      Pour en avoir parler après avec une cousine je sais que les femmes bio aussi subissent des remarques et des réflexions sexistes

      Alors oui je continue depuis à être Anne6Sophie et avec beaucoup de bonheur

    • Bonjour Madame,
      J’aime lire des personnes qui vont au bout de leurs idées. J’ai les mêmes soucis que vous. J’aimerai sortir, le regarde de soi ou de l’autre me perturbe. Si vous pouvez me donner quelques conseils, je vous remercie.
      Amitiés
      Murièle

    • Bonjour Murièle,
      Cet article commence à dater et notre environnement a considérablement évolué, dans le bon sens.
      Tout dépend de la situation de chacunE mais je serais tentéE de conseiller, en premier choix, de voir ce que proposent les associations de personnes transgenres à) proximité de chez vous. Rencontrer d’autres personnes transgenres ou en questionnement, lors de permanences ou de groupes de paroles, est une apport précieux. Il n’y a pas partout des associations, mais il y en a de plus en plus. Si vous n’êtes pas financièrement contrainte, faire le déplacement pour participer à un groupe de parole dans une ville de votre région peut aider à changer votre vie.

      Il y a aussi les marches des fiertés LGBTQI qui permettent de "débuter" au grand jour, sans avoir à se ranger soi-même dans une case. Juste sortir comme on en a envie, sans avoir les réponses à toute une série de questions qui nous enferment au lieu de nous libérer.

      Il reste toujours la possibilité de sortir, "tout simplement", comme le raconte Anne-Sophie.

      Enfin, mon emploi du temps ne me permet plus d’accompagner des personnes qui souhaitent faire leurs premiers pas en étant accompagnées.

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