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Les hommes sont des femmes comme les autres (Groucho Marx)

24 mai 2006, 10:39, par Viviane

Florence a écrit : "L’aliénation naît de la nécessité de conformité aux archétypes, qui enjoignent d’être une autre personne que soi-même pour pouvoir être soi-même."

De l’aphorisme d’un infatigable rhéteur surréaliste à la puissance d’une pensée structurée qui manie l’oxymore pour être plus percutante, voilà de beaux sujets de dissertation au moment où les candidats au bac vont plancher sur des sujets de philo dont la banalité le dispute à la pédanterie.

L’être humain a une particularité qui fait sa force : il est adaptable à toutes sortes de situations et d’environnements, et quand il ne peut pas s’adapter il se réfugie dans la violence ou dans la folie, destruction chez les arriérés ou autodestruction chez les évolués. Le transgendérisme peut alors être lu comme étant une forme d’autodestruction, dans la mesure où on va déconstruire un état qui n’est pas satisfaisant en espérant par là-même construire dans un état radicalement différent un être plus épanoui. Bien peu y réussissent vraiment.

Quand cette déconstruction - reconstruction se limite à un changement circonstanciel d’apparence (et d’appas rances, dirait Bérurier), le bénéfice est limité mais il est constructeur de la personne, et socialement sans effet destructeur. Quand le changement est plus radical, avec réassignation de genre allant jusqu’à la phase chirurgicale et toutes ses implications, il est destructeur (de l’aspect social) de la personne parce qu’il ne construit pas grand chose de plus en compensation, mais ce qu’il construit est si essentiel que ce seul miroir aux alouettes devient la carotte qui fait avancer, quel que soit le terrain, quelles que soient les difficultés, au point que la seule idée de devoir y renoncer serait en elle-même totalement insupportable et conduirait à l’autodestruction.

Et après toutes les transformations, quelle est la personne ? LA MÊME, évidemment !

Etre transgenre, écrit Morgane, sous le titre "souffrir pour être belle", c’est un état permanent, sous quelque avatar qu’on se présente. On se réveille transgenre et on se couche transgenre, bien loin de la dichotomie masculin / féminin véhiculée et imposée par les codes sociaux archaïques des sociétés dont la pensée fossile est issue de structures religieuses antédiluviennes.

Le trav qui " s’habille " pour faire du sexe est transgenre, certes, mais transgenre est aussi celui qui sort avec son épouse, transgenre celui qui pratique en cachette et qui ne sortira jamais, transgenre également le type qui a des bas et un porte-jarretelles sous son bleu ou son costume 3-pièces... et transgenres toutes les femmes qui s’habillent et vivent au masculin, transgenres idem les trans opéré(e)s qui ont voulu aller au bout de leur identité de genre.

Etre transsexuel(le) ressort de cet état, el le poussant au bout de sa logique. C’est finalement davantage une mise en adéquation du corps avec l’Être, quelles qu’en puissent être les aspects liés à la sexualité, qui ne ressortent pas du même déterminisme.

Les psychiatres "officiels" autoproclamés compétents continuent à confondre identité de genre avec orientation sexuelle, ne montrant par là que l’immensité de leur bêtise et l’ignorance crasse dans laquelle ils se vautrent à loisir, tels certains volatiles multicolores qui poussent leurs cris dérisoires juchés sur des tas de fumier. Pauvre France !

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