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Crowd

de Gisèle Vienne

dimanche 22 décembre 2024, par Flaz

Après avoir vu L’Étang et Extra Life, je n’espérais plus avoir l’occasion de voir ce spectacle de Gisèle Vienne, de 2017. Je ne peux pas dire que j’avais manqué sa sortie puisqu’à cette époque, j’ignorais jusqu’à l’existence de l’un comme de l’autre.

Une chose est claire, « il faut être en forme » pour voir Crowd, compte tenu de ce que Gisèle Vienne attend de nous, en tant que spectatrices. On n’est clairement pas dans le divertissement ni dans le beau ce qui m’a demandé un effort soutenu, quelles que soient mes réticences à l’admettre 😄

J’ai trouvé des moments très riches en émotions où la mise en scène, la chorégraphie, le mouvement, les jeux de lumières, la musique ou son absence se combinaient à merveille pour nous projeter dans un univers parallèle où certaines facettes de la réalité se retrouvent amplifiées dans leur manière ordinaire d’exister, les rendant perceptibles, presque observables, directement. Je suis assez fascinée par sa construction en couches et son traitement du temps comme un matériau polymorphe, les deux pouvant se combiner. Un exemple parmi tant : dans le même mouvement, un traitement différent du temps, du bas au haut du corps (on n’est pas dans un ralenti vidéo) qui semble se prolonger dans une expression de visage qui devient façade en se déphasant du reste du corps ou de l’action ; ce qui recoupe ce qui m’est apparu comme un autre moteur de la pièce : entretenir un manque de fin. Comme elle prend son temps durant toute la pièce (pas uniquement au début ce qui est devenu une sorte de standard) ça peut paraître long.

D’ailleurs, j’ai trouvé ça trop long 🙂 Je comprends le parti pris des portraits individuels mais je trouve que ça ne fonctionne pas vraiment : trop de « texte » pour que ça passe par le seul mouvement, même expressionniste... Du coup, ces moments de zoom/dézoom me laissaient un sentiment de déjà vu, lassant à la longue et émoussant une curiosité que le fil narratif du sous-texte est censé entretenir si ce n’est stimuler.


Voir en ligne : Crowd


Vu le 18 décembre 2024, à La Villette (Paris)
Conception, chorégraphie et scénographie : Gisèle Vienne, Assistée de Anja Röttgerkamp, Nuria Guiu Sagarra
Lumière : Patrick Riou
Dramaturgie : Gisèle Vienne, Dennis Cooper
Musique : Underground Resistance, KTL, Vapour Space, DJ Rolando, Drexciya, The Martian, Choice, Jeff Mills, Peter Rehberg, Manuel Göttsching, Sun Electric et Global Communication : Montage et sélection des musiques : Peter Rehberg
Conception et diffusion du son : Stephen O’Malley
Costumes : Gisèle Vienne en collaboration avec Camille Queval et les interprètes
Ingénieur son : Adrien Michel, Adrien Biehler
Régie générale : Erik Houllier
Régie plateau : Antoine Hordé
Régie lumière : Arnaud Lavisse, Samuel Dosière
Interprètes : Philip Berlin, Marine Chesnais, Sylvain Decloitre, Sophie Demeyer, Vincent Dupuy, Massimo Fusco, Rehin Hollant, Oskar Landström, Theo Livesey, Katia Petrowick, Linn Ragnarsson, Jonathan Schatz & Henrietta, Wallberg (en alternance avec Lucas Bassereau, Morgane Bonis, Nuria Guiu Sagarra, Maeva Lassere, Maya Masse et Nach)