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Epilation laser

lundi 18 juin 2007, par Flaz

Les sites expliquant les bienfaits et les risques de cette technique ne manquent pas. Pourtant, discutant l’autre jour avec des copines plutôt au fait de la question, je me suis rendu compte qu’il subsiste des points obscurs. L’un des débats sans fin concerne le nombre de séances nécessaires...

Combien de séances ?

Avant d’entrer dans les détails, autant préciser tout de suite que chaque personne étant différente, il serait vain et absurde de vouloir donner une réponse universelle à cette question pourtant simple. La réponse simple à la question simple existe, pourtant : « ça dépend ».

Même ce relativisme fait partie des choses plutôt bien partagées. En revanche, le plus grand flou subsiste sur la définition précise de ce que chacune appelle une « séance ». Si les définitions du terme central sont par trop différentes, parler de nombre de séances perd tout signification.

Il est d’usage de considérer qu’une séance correspond à un rendez-vous avec la praticienne. Cela revient à laisser la praticienne imposer - sans jamais la donner, sa propre définition. Implicitement, une séance, c’est quand vous passez entre mes mains... Que fait-elle ? Suivant quelle méthodologie ? Quels gestes publiquement reconnus et répertoriés ? Quels résultats ? Quelles mesures de son action ? Quel protocole de rétroaction ? Quelle ligne de communication avec la patiente ? Rien n’est précisé. Face à ce flou total, la seule solution de clarifier les choses est d’en venir à une définition objective, basée sur le cycle du poil.

Une séance commence avec la présence stabilisée de poils sensibles au laser et se termine avec la chute de la totalité de ces poils. Comment fait la praticienne pour y arriver, sans nous défigurer ? C’est son problème, pas le nôtre. Mais il ne doit y avoir aucun doute dans les esprits : on peut parfaitement obtenir ce résultat.

ToutE « praticienNE » qui vous dira le contraire est donc à éviter. Sans hésiter !
En pratique, cela signifie qu’une « séance » peut nécessiter deux rendez-vous et donc deux passage sous le laser. CertainEs parlent de « retouches », d’autres de « corrections », d’autres encore « d’ajustements »... Quel que soit le terme employé, cela signifie que le travail n’est pas terminé, qu’on est donc dans la même séance.

Attention, qu’une séance nécessite deux rendez-vous ne signifie pas que je travail soit mal fait. UnE bonNE praticienNE adaptera toujours les réglages de l’appareil et son geste en fonction des personnes, de la nature des peaux et des poils,de la pilosité, de l’avancement du traitement, du risque d’exposition (même minime) au soleil... Ces considérations peuvent la conduire à ne pas exclure la possibilité de devoir s’y prendre à deux fois. D’accord, pour tout mettre en oeuvre pour obtenir, aussi rapidement que possible, le meilleur résultat rapide mais en prenant des risques mesurés.

D’autre part, il se peut qu’une petite erreur dans l’éxécution du geste fasse qu’une zone ne sera pas traitée. La réaction de la peau ne permet pas toujours d’identifier, immédiatement, avec certitude, les zones traitées. Dans le doute, unE bonNE praticienNE ne prendra pas le risque d’une surexposition donc d’une brûlure.
La bonne praticienne n’est pas celle qui exécute parfaitement tous les gestes techniques, mais celle qui a une pratique cohérente, raisonnée, efficace, responsable et respectueuse de ses patientes. Bien sûr, il ne faut pas qu’elle soit manuellement incapable.

Principe de tarification

Pour que ce principe de traitement en séances complètes soit réellement appliqué, il faut absolument que la tarification des séances soit calquée sur le principe. En clair, la patiente paie pour un résultat, pas pour un rendez-vous. Si le résultat est obtenu avec un seul rendez-vous, tant mieux pour tout le monde. Sinon, aucun problème, puisque les règles sont posées dès le départ et les deux parties peuvent constater le résultat : « tout doit tomber » veut dire « tout » !

Il n’y a pas de miracle, unE praticienNE appliquant ce principe d’engagement de résultat et de transparence sera plus chère qu’unE autre. Le prix de la séance n’est donc qu’une indicateur très vague dès lors qu’il s’applique à des prestations très différentes. C’est comme si on voulait comparer les prix d’un lavage de voiture, entre le laveur qui promet de passer le jet « partout » et celui qui s’engage à rendre la voiture propre...

Certaines patientes, focalisées sur les prix, peuvent ne pas prendre la mesure de la différence. Certaines peuvent même avoir une physiologie extrêmement favorable et tolérante et une discipline de comportement qui leur garantiraient une chute intégrale des poils en un seul passage du laser, sans risque de brûlure, tout au long du traitement. Elles peuvent donc avoir le sentiment de payer un sur-coût inutile. Le problème de ce qu’on peut difficilement déterminer à l’avance si l’on entre avec certitude dans cette catégorie de patientes.

Ce problème de personnalisation totale des tarifs en fonction des coûts n’est pas spécifique à l’épilation laser. Le tout est de savoir si l’on accepte une part de mutualisation des coûts afin d’avoir une sécurité de traitement. Cette mutualisation participe également de la relation de confiance qu’il est souhaitable d’établir entre la patiente et la praticienne.

Brûlée, c’est normal ?

Bien sûr, on se déterminera également en fonction des risques que l’on est prête à courir. J’entends dire, ça et là, qu’il est normal qu’il arrive que l’on soit brûlée, à un moment ou un autre du traitement. Cette abdication devant l’irresponsabilité et de l’incompétence de commerçants peu scrupuleux est malheureusement monnaie courante dans les milieux trangenres. On trouve la même, avec des conséquences bien plus graves, à propos des chirurgies de réassignation sexuelle et de chirurgie plastique.

Puisqu’il faut mettre les points sur le « i » : il est absolument anormal de se retrouver avec des cicatrices de brûlures, à la suite d’une épilation au laser. Le zéro défaut n’étant pas ce monde, la brûlure existe, mais elle doit rester et être considérée comme un accident grave et non un simple aléa. En conséquence tout « praticien » qui le considérerait autrement doit être fui.

Le juste prix

Une fois ces précautions et définitions posées, quel est le juste prix d’une séance ? Voilà bien une question à laquelle je suis incapable de répondre. Entre, d’un côté, les praticenNEs qui facturent 100 euros le rendez-vous, laissent des poils, considèrent que les cicatrices font partie du traitement, font payer les séances de « retouches » et proposent des séances d’entretien à vie et, d’un autre côté, les praticienNEs qui facturent 240 euros la séance complète, pour une épilation définitive, sans marquer leur patientes, je ne saurais dire laquelle fait la plus forte marge. En revanche, je sais, sans l’ombre d’une hésitation, vers laquelle je me tournerai. Je n’oblige personne à me suivre. Dans un univers où l’information approximative côtoie la désinformation délibérée, je souhaitais uniquement partager une réflexion et une information éclairant le choix de chacune.

Les témoignages

L’autre source avec laquelle on va tenter de croiser les informations fournies par les cabinets médicalisés et instituts laser est le témoignage (copines, connaissances, associations, sites web...). L’importance capitale de cette source ne doit pas inciter à l’exploiter sans exercer un regard critique. D’abord, parce les limites de l’identification sont très vite atteintes, ne serait-ce qu’en raison de l’incomplétude de l’information. Telle personne dira qu’elle « avait la peau claire et la barbe dense », mais encore... Ensuite, parce que chacune embellit son histoire, évite de s’appesantir sur les erreurs commises et les douleurs qu’elles réveillent, veut faire partager le sentiment vécu que « ça en valait la peine ». Enfin, parce qu’en dehors du balisage normatif, administratif, médical et juridique, chaque parcours transgenre est différent, tout comme le regard que chacune porte sur telle ou telle « étape » de son parcours.

Ayant fait comme tout le monde, j’ai éprouvé quelque difficulté à faire bon usage des témoignages d’autres personnes transgenres avait eu la gentillesse de les partager. En guise de conclusion, je donne donc quelques outils ou astuces. La plupart tombent sous le sens de qui les regarde à froid sans apparaître dans leur évidence à qui est en proie au questionnement.

Les séances d’entretien

« Lorsque mon traitement sera terminé, je n’aurai plus que quelques séances d’entretien une ou deux par an, au maximum. » Une épilation définitive ne demande pas de séance d’entretien. Elle est « dé-fi-ni-ti-ve ». Le meilleur moyen de ne pas la rendre définitive et de ne pas procéder à des séances complètes, comme définit plus haut. En laissant des poils, à chaque cycle de repousse, on est certaine que l’épilation ne sera pas vraiment définitive, même si le plus gros et le plus dérangeant est définitivement enlevé. Le prix de ces séances et la servitude que cela implique sont prendre en compte lorsqu’on compare différents protocoles/tarifs. Fuir les « praticiens » qui font ce genre de promesse.

Très barbue

« Croyez-moi, j’étais très barbue et quelques séances ont suffit ». Je ne connais pas aucune tgirl qui ne se soit pas trouvée « trop » barbue (sauf une connaissance, asiatique, totalement imberbe)... Ce type de déclaration est a prendre avec des pincettes. Pour être franche, en l’absence de photos de bonne qualité, on peut considérer qu’on n’a aucune information. Zéro ! On sait simplement quel était l’état d’esprit de la personne : elle se trouvait très barbue.

Le nombre de séance

« Mon traitement n’a nécessité qu’une dizaine de séances ». En demandant un peu, il n’est pas impossible que l’on apprenne que la « dizaine » regroupe, en fait, 12 « séances », voir plus... En creusant un peu, on pourra même en ajouter une : « ah oui, la première était un peu à part ». Et voilà 13. Y a-t-il eu des séances de « retouches » ? « Euh oui, bien sûr... Mais c’était juste des retouches ». Combien ? « Pas beaucoup, 4 ou 5... Peut-être six, en comptant la fois où j’y suis retournée deux fois ». On en est déjà à 19... « Mais elles coûtaient moins cher... Enfin ça dépendait s’il restait beaucoup de poils ou pas ». Ce dialogue « imaginaire » est malheureusement assez représentatif de ceux qu’il m’est arrivé d’avoir avec des connaissances, voir des copines. La personne ne cache rien puisqu’elle donner volontiers l’information quand on la lui demande, mais , spontanément, elle enjolivera. Quant à nous, nous aurons plus facilement tendance à entendre ce que nous voulions entendre qu’à collecter des informations.

La fausse séance

« La dernière fois, j’étais un peu bronzée, alors le médecin a bien diminué le réglage pour ne prendre aucun risque. Pas fou ! » Pas irresponsable, certes, mais très près de ses sous. On ne peut pas faire une séance de laser sur une peau hâlée. Encore moins une séance efficace : soit on brûle, soit on ne fait rien ou presque. Mais c’est de bonne guerre de la part du commerçant. L’attitude raisonnable aurait été de décaler considérablement la séance et d’expliquer à la client et que son indiscipline risquait de reculer durablement le résultat d’une épilation « définitive » en rendant impossible le traitement des poils actuellement en phase de pousse de leur cycle. C’est moins « vendeur » même si c’est vrai. Et l’attitude conciliante est bénéfique pour le commerçant qui pourra vendre des séances d’entretien, ultérieurement.

Messages

  • L’exposé relatif à l’épilation au laser est bien fait.
    A un moment donné l’absence de photos est évoquée.
    Sur monsite j’ai aussi des explications détaillées ainsi que des séries de photos prises avant et aprés, dans les jours suivants. L’une des série montre les photo pour une amie et l’autre les miennes.. Il y a plusieurs pages qui traitent de l’épilation définitive.
    J’ai constaté le caractère définitif de l’épilation, puisque aprés 3 ans il n’y a pas eu de repousse. Le nombre de séances a été pour moi de 14. Une séance traitait le visage (enfin la partie "barbue") en une fois, donc sans retouches.

    Voir en ligne : Ester de Paris

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