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Veilleuse

jeudi 1er février 2024, par Flaz

Quelques phrases déposées dans le journal du « Cycle des Veilleurs », après soixante minutes passées dans l’objet-abri installé au sommet d’un immeuble du quartier Erard-Charenton (Paris 12è).

Lundi 11 décembre (17h04) 15h53-16h53

C’est comme si le soleil s’était couché en plein jour. En bas, personne ne presse le pas. L’activité - si peu - n’est pas changée. La marche des passant⋅es dit la douceur de cette journée.

Ça ne bouge qu’à l’horizontale, en bas et sur les toits. À plat. Peu. On voit si peu. Toute cette verticalité. Parfois, souvent, bétonnée. Comme si ces constructions humaines qui abritent la vie lui faisaient obstacle, d’une manière à la fois indicible et coupante. À l’ancienne, on dirait des forteresses aux murs d’enceinte démesurés, autour de minuscules puits par lesquels les cours respirent encore.

Où sont passés les oiseaux ? Quelque mouettes esquissent une courbe, me rappellent tout cet air où les signalisations horizontales ne sont pas de mise.

Le soleil s’est couché ? On dirait plutôt que quelqu’un⋅e a baissé la lumière, progressivement, sans que le reste suive. Les clignotements au sommet des tours et de la grue, égrainent (on en vient à l’espérer) les secondes qui séparent de la fin d’une simulation bâclée où on a oublié ou négligé de faire la place au vivant. Trop compliqué ou hors programme ?


Voir en ligne : Le Cycle de Veilleurs de Joanne Leighton